Feuille de choux ou magnifique feuille d'anchoix, forme à la fois poétique et graphique, l'OCTOMBULE est un journal mural, vendu au départ à la criée sur les marchés ou dans les bonnes librairies de la région d'Octon. Mais sa notoriété a depuis largement dépassé les rives du Lac Salagou. Il s'en vend jusqu'en Suisse ou même à Paris. À chaque numéro, diffusé entre 500 et 1000 exemplaires, correspond un thème. Mais laissons Comérode, alias bien sûr Philippe G. nous détailler les tenants et aboutissants de sa création :
"En 2007, l’envie de faire un journal me tenaillait. Je pensais alors à lui donner la forme d’un Dazibao, ces grandes feuilles murales chinoises. C’est sous cet aspect que j’ai présenté le numéro Zéro un soir à l’Orange Bleue d’Octon. Pour ce faire, j’avais fouillé dans mes textes anciens pour en sélectionner quatre ou cinq. Durant la même année, Les Tas d’Urgences s’occupait du Festival du Printemps de Bouses sur Octon et il y avait une thématique qui traitait de l’itinérance et de l’identité chez les marchands ambulants jadis dans nos campagnes profondes. Je contactais in extremis Ixji et Marguerite Tarascon pour écrire quelques textes afin que l’on se greffe sur le projet très opportunément. C’était à ce moment là que Delphine Joseph parsemait la campagne de ses photos, sans oublier les balcons de la place du village d’Octon. Il y avait une grande émulation qui pointait à ce moment là et qui allait continuer ici par la suite. Le numéro Zun est donc né sur ce festival.
Loin du format imposant dont je rêvais, le numéro Zun était au format A3 en mode horizontal et en noir et blanc. Le tirage, ambitieux, fut de 800 exemplaires, épuisés à ce jour. Les numéros suivants ont conservé ce modèle jusqu’au numéro Zcinq. Le format A3 permettait de faire du journal un attrayant set de table à lire. Lumineuse idée soufflée par Adela Ripoll tenancière à l'époque du cabaret sur la place du village d'Octon, l’Orange Bleue .
Depuis le numéro Zcinq, la feuille est au format A2 imprimée recto-verso. Chaque parution a profité largement d’évènements locaux comme Les Voix de la Méditerranée ou Les Puces d’Art de Salasc , l’idée étant de vendre L’OCTOMBULE à la criée en écartant toute idée d’abonnement ou multiples points de vente. Il faut savoir que chaque exemplaire coûte 0,10 centimes (mais la monnaie n’est pas rendue !). Le dit numéro Zcinq (thème L'éducation) fut l'objet de lectures tout le long d'une semaine en 2008 à Octon, et grâce à l'accueil en son logis par Jules Vidal toute une petite troupe donna de la voix dans ses multiples micros tendus. L'Octophoniste (Jules) prit le temps de faire un mixage resserré à partir de trois heures de rush pour en sortir un cd : Le Phonocton.
Les Éditions du Troisième Cheval ont publiées un petit nombre de livres et livrets en collaboration avec le poète ixji (Charabia Rébus, Si n'empêche que…, Lune de catimini, La soupe à la grimace) ainsi que La Saga du Chevalier Fleurette de Comérode (5 livrets).
L’OCTOMBULE a connu en 2010 un certain succès à Paris car invité par le cneai à participer au Salon Light. Ce salon regroupait bon nombre de maisons d’éditions d’art internationales plutôt innovatrices. En 3 jours ce sont 1000 exemplaires qui furent vendus (à 0,10 €…).
Pour chaque numéro les écrits parviennent des quatre coins de l'hexagone et de bien plus loin parfois… le dernier numéro, le Zvingt-et-Zun, date du 16 mars 2020, le thème étant J'm'en fous ! il y a eu comme un carambolage malicieux car nous n'oublierons pas que ce jour fut celui du premier confinement.
Le confinement a produit un curieux rebondissement pour L'OCTOMBULE car frustré(e)s de ne pouvoir se réunir autour de leur feuille poétique fraîchement née, les poétes et poétesses empruntèrent un nouveau chemin en publiant quotidiennement de courts textes sur la page FaceBook du journal. Les Chronotes du Confinement étaient nées… grâce aux contributions de nombreuses et nombreux Octombuliens ainsi que de nouvelles plumes de renom, 177 chronotes ont été postées sur le réseau social sus-nommé, agrémentées de belles images pour une centaine d'entre elles par plusieurs illustrateurs ou peintres très talentueux.". Daniel Mallerin, journaliste et éditeur, a pris une grande part dans la réussite de ces Chronotes en allant chercher de par le monde (j'exagére à peine) poétesses et écrivains confirmé.e.s et en les convainquant de participer au projet.
L'EXPO L'OCTOMBULE au Village des Arts d'Octon (34) en décembre et janvier dernier (2021/22) a présenté l'ensemble des numéros du journal ainsi que les Chronotes du Confinement. Le numéro Zvingt-Zdeux est paru à cette période et l'on aura pu remarquer la présence de Véronique Emmenegger ou d'Andrei Doronine qui participèrent largement aux chronotes.
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