Les années 2000 marque le retour de Philippe Gerbaud à des techniques plus classiques. Telles l’aquarelle et l’encre de chine. Un peu par rejet momentané d'une utilisation trop forcenée du numérique. Sans doute aussi avec la volonté de s'ouvrir à un autre monde. Mais chez Philippe, chassez la machine, elle revient aussitôt au galop. Paradoxalement ces travaux le conduisent en 2002 à produire ses premiers très courts-métrages d’animations. Où ainsi qu'il le raconte ci-dessous, les aquarelles se mélangent pour la première fois ... avec l’informatique.
"C’est en 1991 qu’un peu de lassitude m'est venue dans l’utilisation de l’ordinateur. L’obsession des tracés purement techniques devenaient trop forte, me donnant l’envie d’apporter à mon dessin plus de souplesse. De plus, je commençais à être catalogué par tous les directeurs artistiques dans le registre techno. C’était une réalité car mes commandes à cette époque étaient toujours liées à des sujets tournant autour des nouvelles technologiques.
Pour prendre un peu le large par rapport à cet état de fait, je me suis improvisé aquarelliste. Ce qui m'a permis d’aborder d’autres thèmes tout en conservant l’aspect robotique. Cette nouvelle façon de faire devait rencontrer l’assentiment du public lors d’une première exposition à Paris en 1993. J’abordais l’aquarelle sans en connaître toutes les finesses mais l’utilisation à contre-emploi de ce médium donnait un style personnel qui allait s’affirmer de plus en plus et au fur et à mesure les formats que je produisais devenaient plus importants.
Cela dit, la presse n’était pas intéressée par ce nouveau style. Vivant dans l’Hérault depuis 1990, j’étais devenu sans doute trop bucolique. Tant pis et tant mieux : travailler en couleurs avec des pinceaux me reposait les yeux. Cela ne m’empêcha pas de continuer mes collaborations avec les journaux en produisant mes images informatiques jusqu’aux environs de 2006.
Je ne savais pas encore que mes personnages et décors à l'aquarelle feraient bientôt leur apparition dans mes courts-métrages réalisés avec After Effects…"
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